Naegeleberg

Au début des années 1960 et compte tenu des besoins en logement et du redéploiement industriel de Mulhouse avec l’implantation de l’usine Peugeot, proche de la forêt de la Hardt, François SPOERRY, en tant qu’architecte et sa famille suisse en tant que promoteur ont envisagé la création d’un projet immobilier sur la commune de Rixheim au lieu dit « Naegeleberg ».

La plupart des 27 ha ont été acquis dès 1960. Le parti pris urbanistique consistait en la réalisation de petits immeubles collectifs s’échelonnant de haut en bas suivant la pente de la colline avec deux points forts : « le Queyras » et « l’Oisans » et d’une tour d’une trentaine d’étages qui aurait dû faire le pendant avec la Tour de l’Europe de Mulhouse.

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Du fait de sa proximité de l’usine Peugeot et donc des besoins de logement, le projet aurait dû démarrer en 1962 puisque la rue Albert Schweitzer, assurant la jonction entre Riedisheim et la route de Bâle date de cette époque mais la ZUP de Mulhouse était alors en plein démarrage et une concurrence n’était pas envisageable. Finalement les travaux ont démarré en 1964/1965 par les bâtiments G – H.

Parallèlement à la technique il a fallu mettre au point la structure juridique permettant la vente et le fonctionnement ultérieur du Parc d’Entremont. Le législateur a réformé en profondeur en 1965 les textes régissant la copropriété pour s’adapter à la création des « grands ensembles ». Néanmoins le Parc d’Entremont, devant être réalisé par étapes successives, a dû faire l’objet d’un statut spécifique mis au point par le notaire de l’opération, Me PERRIN, en liaison avec la Société ETIGE assurant la promotion. Le notaire a imaginé une structure basée sur le statut rigide de la copropriété pour ce qui concerne les immeubles proprement dit, mais une structure plus souple pour ce qui concerne tout ce qui se trouve à l’extérieur des bâtiments ou des équipements communs à tous les immeubles ou à certains d’entre eux, d’où la création d’une Association syndicale qui détient la propriété et assure la gestion de tous les terrains et équipements communs (espaces verts, aires de jeux, bassins ….).

Chaque propriétaire d’un lot (appartement) est membre de droit de l’Association syndicale et en détient une quote-part dont le quantum a été prédéfini en fonction du projet initial de l’architecte tout en prévoyant un réajustement de ce quantum une fois le programme terminé ou limité mais considéré comme achevé. Les textes ont également la possibilité pour deux ou plusieurs syndicats d’immeubles de gérer en commun – s’ils y ont un intérêt – certains équipements ou services qui leur sont propres prévoyant même une Union des syndicats pour par exemple l’achat de combustibles ou l’utilisation de préposés à l’entretien des immeubles.

En résumé, chaque propriétaire au Parc d’Entremont détient :

  • des tantièmes de copropriété de son immeuble ou groupe d’immeubles si par exemple ils ont une chaufferie commune
  • des tantièmes d’association syndicale dont le numérateur représente en quelque sorte la surface de son appartement et le dénominateur la surface totale réalisée, soit 87301. Ce total ne comprend pas les maisons individuelles situées en bas du Parc d’Entremont.

Pour l’anecdote, cette structure – novatrice sur le plan national – est à la fois rigide pour ce qui concerne les immeubles proprement dits mais souple pour tout ce qui est du ressort de l’Union des syndicats et de l’Association syndicale ; celle-ci a vu le jour en 1966 lors de la signature du premier acte de vente, la veille de l’entrée du premier occupant des immeubles G – H.

Francine MORABITO

Jungberg

Jungberg ou Jungenberg est un lieu-dit à cheval sur le ban des communes de Rixheim et de Riedisheim. Il s’agit de collines sur lesquelles ont été bâties dans les années 1960/70 les premières résidences du Parc d’Entremont…

Ce lieu-dit est cité dès 1395 (Stoffel, Topographisches Wörterbuch des Ober-Elsasses, p.277). Il figure sur le plan de finage de Rixheim (vers 1760) mais curieusement disparaît sur l’atlas cadastral de 1823. On trouve alors le nom Ortfeld ; seule la mention d’un chemin appelé Jungbergweg rappelle cet ancien toponyme. A cette date, les ZUBER y sont propriétaires de terres et de vignes. Ils vont agrandir leur propriété tout au long du XIXème siècle pour atteindre plus de 5 ha vers 1890. A cette date, le nouveau cadastre mentionne l’existence d’une maison, propriété des héritiers de Jean ZUBER, en indivision avec Alfred ENGEL, manufacturier à Mulhouse. Il semble d’ailleurs que ce dernier en acquiert l’entière propriété en 1892. Précisons par ailleurs que Jean DOLLFUS, fabricant à Mulhouse, possède également une propriété de plus de 5 ha contiguë à celle des ZUBER. Ce bien comprend également un pavillon.

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Ce lieu est également appelé par la suite Naegeleberg, du nom d’une famille d’industriels mulhousiens, les NAEGELY,  possédant une propriété sur cette colline. L’un des membres de cette famille y implanta une ferme du côté de Riedisheim (à l’emplacement de l’actuel Collège de Sainte Ursule). Les NAEGELY avaient une filature de coton Porte du Miroir à Mulhouse, fondée en 1825 avec 20000 broches. Elle en compta bientôt 85000, devenant ainsi une des manufactures les plus importantes de Mulhouse. Détruite après un incendie, le 21 août 1867, elle fut reconstruite mais ne travailla plus qu’avec 40000  broches. L’établissement ferma en décembre 1961 et les bâtiments furent démolis en 1969 pour laisser la place à un nouveau quartier.

L’un des centres d’intérêt de Jean ZUBER fils portait sur la culture de mûriers et l’élevage de vers à soie. Dès son arrivée à la Présidence de la Société Industrielle de Mulhouse en 1829, il va créer la Commission d’Histoire Naturelle qui la même année rédigea un rapport sur « la propagation de la culture du mûrier blanc et sur l’éducation des vers à soie » dans le Haut-Rhin. L’intérêt de Jean ZUBER fils dans ce domaine ne se dément pas avec le temps puisque même après sa démission de Président pour raison de santé en 1834, il assura le secrétariat de cette commission de 1839 à 1842.

Jean ZUBER n’en resta pas à la théorie. Au début des années 1830 il planta à Rixheim (au Jungberg/ Naegeleberg) 100 pieds de mûriers blancs de l’espèce dite de Tarascon et 500 pieds de celle des Philippines, l’ensemble des plants provenant d’une pépinière de Turin. Par la suite, il introduisit une nouvelle variété de mûrier qui n’avait pas besoin d’être greffée. Par son action il fut l’un des propagateurs les plus actifs de cette activité liée à la fois à l’agriculture et à l’industrie. Il offrit des œufs de vers à soie ou des plants à divers producteurs dont Daniel KOECHLIN SCHOUCH ou Jean Adam FOLTZER. Ce dernier, originaire de Tagolsheim dans le Sundgau est certainement le personnage qui tenta avec le plus de détermination de faire de la sériciculture une activité industrielle, disposant de sa propre magnanerie. Jean ZUBER fils fit partie également, comme membre fondateur, de la Société Séricicole fondée en 1837 pour l’amélioration de l’industrie de la soie en France.

Cette expérience aux frontières de l’agriculture et de l’industrie qui connut son apogée entre 1825 et 1855 va connaître une période de léthargie sous le Second Empire pour finalement disparaître sous la période allemande.

On peut penser que les quelques mûriers qui poussaient il y a encore peu de temps le long du canal vers l’Ile Napoléon restaient les derniers témoins muets de cette belle aventure.

Sources :

–  Archives de la Ville de Rixheim, atlas et matrices  cadastraux de 1823 et de 1887.

– Aux frontières de l’agriculture et de l’industrie : la sériciculture en Haute -Alsace au XIXème siècle, Patrick Madenspacher, Annuaire de la Société d’Histoire Sundgauvienne, 1969

– Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse et de ses environs au XIXème siècle, Mulhouse, 1902, p.548

– La Société Industrielle de Mulhouse 1826-1876, ses membres, son action, ses réseaux, Florence Ott, Presse Universitaire de Strasbourg, 1999

Benoît MEYER

Archiviste de la Ville de Rixheim

Président de la Société d’Histoire de Rixheim

Historique des constructions

Vous trouverez ci-dessous un tableau qui retrace l’historique de construction des bâtiments du Parc d’Entremont.

Voir la liste des bâtiments

Bâtiments Permis de construire Achèvement des travaux
G/H 12/10/1966 18/10/1966
I 31/05/1967 13/07/1967
F 21/07/1967 01/04/1967
D 25/04/1968 10/10/1969
E 13/05/1969 13/11/1970
C 17/02/1970 26/05/1971
Z1 13/04/1970 24/09/1973
Z2 13/04/1970 31/12/1972
Z3 13/04/1970 23/10/1972
R 30/06/1970 27/03/1972
S 05/08/1970 24/09/1973
B 06/09/1971 31/12/1972
A 28/02/1972 04/07/1974
R1 01/08/1973 26/05/1975
R2 01/08/1973 28/08/1975
R3 01/08/1973 17/02/1976
Centre commercial 28/07/1974 12/11/1975
P 17/09/1974 22/05/1978
L 17/09/1974 12/11/1975
Clairière Y1/Y2 19/06/1987 08/05/1989
Clairière Y3/Y4 19/06/1987 21/02/1991
Clairière Y5/Y6 19/06/1987 21/02/1991
K 04/12/1978 10/09/1980
O 07/03/1980 28/06/1982
Les Savines I 09/06/1995 15/06/1996
Les Savines Ia 09/06/1995 15/06/1982
Les Savines Ib 09/06/1995 23/09/1997
Les Savines IIa 09/06/1995 03/12/1998
Les Savines IIb 09/06/1995 23/07/1999
Les Savines III 09/06/1995 17/07/2000
Horizon 7, 9, 11 04/10/1990 22/02/1993

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